Cyril Diagne & Béatrice Lartigue, Jorge Caballero, Paul Artigas, Roc Albalat & Marcel Pié Barba, Charles Ayats, Mathias Desloges, Colleen, Étienne Després, Marc Lariière, Martin Rodriguez & Simon Roux, Theodor Twetman & Viktor Lanneld, Théo Le Du Fuentes & Barbara Govin, Thibaut Duverneix & David Drury, Pierre Jullian de la Fuente, Ziv Schneider, Florian Veltman, Yuichi Minamiguchi, Ben Swinden & Hamish Lambert
ARTE, ONF
Le défi lancé par l’appel à projets de l’ONF et d’ARTE était de taille : trouver des « équivalents web » aux traditionnels haïkus japonais. Faire le pari de la forme (très, très) courte pour traduire la quintessence de la poésie nippone en une expérience interactive pertinente. Avec, en prime, dix contraintes à insérer dans les lignes de code, comme autant de règles à respecter - ou à transgresser pour l’une d’entre elles : 60 secondes maximum, un seul concept d’interactivité, aucun menu de navigation, compatibilité avec tous supports, etc.
Jusqu’où peut-on repousser les frontières de la narration interactive à partir de ces compositions poétiques séculaires contenant précisément dix-sept syllabes et trois vers ? L’intérêt de la proposition a suscité l’enthousiasme de plus de 160 créateurs venus d’une vingtaine de pays. Douze projets ont été sélectionnés par un jury international, puis mis en production pour constituer cette collection dont l’ensemble, par la diversité et la cohérence des différents propos, dépasse la somme des parties.
Explorer la vie cachée des images, écouter les sons de nos objets quotidiens, découvrir ce que nos amis pensent réellement de nous… Les promesses d’enchantement sont nombreuses. L’utilisateur doit « jouer » avec chacun de ces douze objets interactifs pour que ceux-ci s’animent, et dévoilent un peu de leurs charmes. Cliquez, glissez, touchez pour vous faire surprendre par ces vignettes vidéoludiques. L’esthétique de la concision est convoquée ici pour traduire des émotions, évoquer le temps qui passe ou sublimer des paysages. Les thèmes et les idées se juxtaposent dans chaque haïku interactif, et s’entrecroisent tout au long d’une collection davantage basée sur la suggestion que sur l’expression ou l’affirmation. C’est, dit-on, « à découvrir en vitesse, et sans se presser ».