Retour en enfance, sur les chemins de l’insouciance. Cap sur de lointains souvenirs. Ce clip interactif, réalisé pour une chanson d’Arcade Fire, transporte l’utilisateur dans un univers familier qu’il a peut-être perdu de vue…
Pour pénétrer dans le programme, il faut renseigner une adresse. La maison dans laquelle on a grandi, l’école dont on a usé les bancs ou tout autre lieu de souvenir particulier. La technologie convoquée ici (Google Street View, HTML 5) propose alors un voyage inattendu, et très nostalgique.
Des fenêtres s’ouvrent dans le navigateur, et bientôt déferlent comme des pop-up : ici un homme à capuche qui court dans une rue anonyme ; là une nuée d’oiseaux mystérieux qui réagissent aux mouvements de la souris. La chanson progresse tandis que s’incrustent des images du lieu renseigné au départ. Vues aériennes et panoramiques à 360° ramènent le spectateur là où tout, éventuellement, a commencé.
Le sens se construit dans l’enchaînement et la superposition des fenêtres, entre les images et avec le son. La personnalisation du film culmine lorsque le visiteur est invité à écrire ou à dessiner une lettre à l’enfant qu’il était – document que l’on peut ensuite partager avec d’autres internautes.
Au terme de cette course folle, chorégraphie visuelle et sonore sur les berges de la mémoire, c’est en quelque sorte à une nouvelle bande son de notre jeunesse qu’on est confronté. La froide technologie se réchauffe pour alimenter de puissantes émotions et ranimer des réminiscences qui persistent. L’art numérique et la musique s’allient pour produire une œuvre qui nourrit le rapport très intime que l’on peut entretenir avec une simple chanson. Madeleine de Proust interactive, ce parcours immersif et onirique vers des territoires sensoriels oubliés captive par sa puissance figurative.